Comment nous utilisons notre cerveau pour entendre

05.05.20

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 Bien sûr, nous avons besoin de nos oreilles pour capturer les sons, mais nous ne comprenons ces sons que lorsqu’ils parviennent à notre cerveau. Entendre, et en particulier comprendre la parole, est donc un processus cognitif et non mécanique.

Autrement dit, entendre c’est penser.

Nos oreilles livrent tous les sons à notre cerveau. Elles ne font pas de sélection et, de fait, elles ne se reposent jamais. Même lorsque nous sommes endormi-e-s, nos oreilles envoient des informations sonores à notre cerveau.

C’est lui qui, ensuite, fait le gros du travail. Le cerveau filtre les sons non pertinents, comme les voix d’autres personnes dans un restaurant ou la circulation à l’arrière-plan. Sans que nous nous en apercevions, notre cerveau s’attache constamment à sélectionner ce que nous entendons et à décider quelle attention nous accordons à chaque son.

Mais avant toute décision, notre cerveau doit d’abord extraire du sens de la foule d’ondes sonores superposées qui emplissent l’air. Il prend les signaux envoyés par nos deux oreilles et les compare afin de localiser la source des différents sons.

Nous utilisons des informations géographiques pour déterminer quels éléments de cette masse sonore proviennent de tels objets ou personnes, ou animaux. Ces facultés sont un vestige de notre passé primitif où la localisation des menaces et de la nourriture était effectivement essentielle à notre survie.

 Une fois que notre cerveau a identifié une source sonore, il compare les sons à notre mémoire. Il peut ainsi déterminer si le son correspond à quelque chose que nous avons déjà entendu et que, donc, nous connaissons. Parfois, notre cerveau ne trouve aucune référence dans sa base de données. Il ajoute alors une nouvelle entrée qui servira à la comparaison une autre fois. Dans un premier temps, toutefois, nous recevons un message d’alerte face à un son inconnu.

Ce n’est qu’après avoir reçu les données sonores brutes de nos oreilles et les avoir transformées en sens que notre cerveau peut extraire davantage d’informations sur notre environnement. Le temps que met un son à résonner et la quantité d’écho qu’il crée donnent à notre cerveau une idée de la taille d’un espace. Nous déduisons également le type de surfaces qu’il y a dans une pièce à la manière dont elles modifient le son, qui rebondit sur elles avant de parvenir à nos oreilles.

Tous ces calculs se passent simultanément, dans le cerveau. Pour bien entendre, étant donné que c’est le cerveau qui donne du sens aux sons, il ne suffit pas que les sons soient assez forts. Il faut que le cerveau obtienne bien toutes les informations sonores dont il a besoin. Il ne doit pas passer à côté de certaines fréquences ou de certains sons venant de directions particulières.

Si le cerveau ne reçoit pas les bons sons pour travailler, il devra déployer d’importants efforts pour extraire du sens des sonorités partielles obtenues. Dès que des sons manquent, le cerveau tente de combler le vide – un processus souvent difficile et épuisant.

 Au lieu de monter le son et de surcharger notre cerveau, nous devons l’aider en lui procurant les conditions dont il a besoin. Afin d’extraire correctement le sens des données reçues, le cerveau doit avoir accès à l’ensemble du paysage sonore. Il pourra alors se concentrer naturellement sur les sources de son les plus pertinentes.

Les appareils auditifs modernes peuvent créer ces conditions. Avec des processeurs plus puissants que jamais, ils n’ont plus besoin de réduire le champ acoustique lorsque vous êtes dans un environnement bruyant. Lorsqu’un-e audiologiste installe un appareil auditif, celui-ci compense les éléments manquants du champ acoustique, recréant ainsi les conditions nécessaires à votre cerveau pour fonctionner.